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NEW YORK – Les Émirats arabes unis ont appelé la communauté internationale à s’attaquer aux causes profondes de la traite des personnes dans les situations de conflit lors du débat ouvert du Conseil de sécurité des Nations unies sur la traite des personnes dans les conflits. Dans sa déclaration, Mme Amiera Obaid AlHafeiti, deuxième secrétaire à la mission permanente des EAU auprès des Nations unies, a souligné qu’une stratégie de prévention comprenant un développement durable et inclusif pour tous était essentielle pour s’attaquer aux causes profondes de la traite des personnes.

Mme AlHefeiti a noté que la traite des personnes s’est étendue à tous les coins du globe, ne laissant aucun pays à l’abri de son impact, et a espéré que les discussions du Conseil de sécurité sur le sujet aideront les États membres à faire face au rôle des conflits et de l’instabilité dans l’intensification du problème de la traite des personnes.

Elle a ajouté que la traite des êtres humains est une source de préoccupation pour de nombreux pays, en particulier au Moyen-Orient, où les guerres et les déplacements ont déchiré les communautés et détruit les protections sociales, laissant de nombreuses personnes vulnérables aux actes de terreur commis par l’État islamique et d’autres groupes extrémistes et terroristes. En conséquence, des personnes innocentes sont recrutées de force dans ces groupes en tant que combattants et travailleurs.

“En exploitant les personnes vulnérables, les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée. En tant que défenseurs mondiaux de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, les Émirats arabes unis estiment que cette situation est très préoccupante”, a déclaré Mme AlHefeiti. Elle a averti que, les femmes étant la pierre angulaire de leur famille et de leur communauté, et que donc tout crime contre les femmes a des implications majeures pour l’ensemble de la société.

En ce qui concerne les efforts des EAU pour lutter contre la traite des êtres humains aux niveaux national et mondial, Mme AlHefeiti a présenté la stratégie du pays, en notant que depuis 2007, les EAU ont renforcé les cadres juridiques, les politiques nationales et l’infrastructure sociale pour aider à combattre ce problème.

Grâce à sa stratégie globale, la Commission nationale contre la traite des êtres humains surveille l’incidence et les taux de poursuites afin de tenir les auteurs de ces crimes responsables. La Commission nationale travaille avec les agences pour aider et soutenir les survivants de la traite, forme les entités chargées de l’application de la loi à la lutte contre la traite et sensibilise le public aux crimes liés à la traite des êtres humains dans tout le pays.

Mme AlHefeiti a souligné que pour véritablement éradiquer le problème, les EAU ne se contentent pas de lutter contre la traite à l’intérieur de leurs frontières, mais coopèrent également avec les pays d’où provient la traite. Les autorités des EAU travaillent aux côtés des gouvernements pour établir des canaux de migration légitimes en promouvant l’État de droit pour protéger les citoyens et en offrant des opportunités économiques. À cette fin, les EAU ont signé des protocoles d’accord avec cinq pays, dont l’Inde, afin d’améliorer les conditions dans les pays d’origine.

Finalement, Mme AlHefeiti a appelé à deux interventions pour lutter contre la traite des êtres humains au niveau mondial pour faire face à cette crise. Tout d’abord, il s’agit de combiner les réponses de manière globale en renforçant la coopération entre les secteurs public et privé. Deuxièmement, étant donné que la traite des êtres humains est intrinsèquement liée aux flux migratoires mondiaux actuels, il est de la plus haute importance de veiller à ce que le prochain Pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées comprenne des dispositions relatives à la traite des êtres humains, de l’accepter et de l’adopter”.