Cette semaine, les missions permanentes des Émirats arabes unis et de l’Irlande auprès des Nations unies ainsi que l’Institut de Georgetown pour les femmes, la paix et la sécurité (GIWPS) ont organisé une table ronde virtuelle de haut niveau sur la promotion du rôle des femmes dans la reprise économique et la résistance au climat dans les situations d’après-conflit. La table ronde virtuelle a évalué les mesures et les politiques qui renforcent le rôle des femmes lors de la reprise économique après un conflit, notamment dans le contexte du changement climatique et de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19).
“Les initiatives de reprise économique post-conflit omettent souvent d’intégrer les femmes, soit comme bénéficiaires, soit comme participantes actives à la prise de décision et à la mise en œuvre des programmes”, a déclaré S.E. Lana Nusseibeh, ambassadrice et représentante permanente des EAU auprès des Nations unies. “En particulier en cette ère de COVID-19 et de changement climatique, il est essentiel que les mesures de réponse à la crise économique tiennent compte de la situation unique des femmes dans les zones de conflit et de post-conflit, où ce sont les femmes et les filles qui sont le plus exclues des processus décisionnels.”
La co-animatrice et modératrice de la table ronde virtuelle, l’ambassadrice Melanne Verveer, directrice exécutive de GIWPS, a déclaré : “Le fait de ne pas inclure la participation des femmes dans la prise de décision post-conflit peut saper le potentiel d’une paix durable à l’avenir.”
S.E. Mme Geraldine Byrne Nason, ambassadrice et représentante permanente de l’Irlande auprès des Nations unies, a déclaré : “Alors que nous sommes tous sous l’emprise de la pandémie de COVID-19, nous avons vu des femmes leaders et des artisanes de la paix du monde entier se mobiliser pour protéger leurs communautés et leurs pays. Cette tendance est bien connue. Dans les sociétés post-conflit, les femmes leaders sur le terrain aident souvent à guider la transition vers la paix.”
L’oratrice invitée, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU-Femmes, a ajouté : “Pour nous, reconstruire dans de meilleures conditions signifie des économies qui répondent aux défis climatiques, qui renforcent l’autonomie des femmes et où les femmes impliquées dans les conflits trouvent leur place. Cela sous-entend que nous nous attaquions aux inégalités fondamentales de notre société ainsi qu’à la fracture numérique entre hommes et femmes afin de combler le fossé qui existe entre les deux sexes.”
Le panel était composé de Mme Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe du climat et des ressources naturelles à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, de Mme Nesreen Barwari, ancienne ministre des Municipalités et des Travaux publics d’Irak, et de Mme Anne Kuriakose, spécialiste principale du développement social au sein des Fonds d’investissement pour le climat. Ensemble, les panélistes se sont penchées sur les solutions permettant d’autonomiser les femmes dans les secteurs de l’agriculture et des travaux publics, ainsi que sur les investissements de reconstruction à grande échelle, en tenant compte des défis posés par la pandémie de COVID-19. Elles ont examiné de nombreuses recommandations, notamment le renforcement des institutions locales dans la reconstruction post-conflit, la création de dispositifs de sécurité pour résister aux chocs économiques, la promotion des partenariats public-privé et la réduction de la fracture numérique entre les sexes, en particulier dans le but d’améliorer l’accès à une éducation de qualité et l’interconnexion.
Cette table ronde virtuelle était la deuxième d’une série que les EAU et le GIWPS organisent dans le cadre d’une initiative conjointe visant à promouvoir le rôle des femmes dans la reconstruction post-conflit, à l’approche du 20e anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité. L’initiative conjointe EAU-GIWPS comprend également le lancement d’un important rapport de recherche au cours du second semestre 2020 et d’un plan d’action des Nations unies qui servira de guide important pour l’examen de la résolution 1325 (2000) par le Secrétaire général des Nations unies en 2020, ainsi que pour l’évaluation de la mise en œuvre de la déclaration et du programme d’action de Pékin.