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Intervenant : les Émirats arabes unis

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de présenter cette déclaration au nom des États membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI), en ma qualité de président du groupe de l’OCI.

Tout d’abord, je remercie la République dominicaine pour sa gouvernance du Conseil de sécurité en ces temps difficiles. Je voudrais également exprimer la sincère solidarité de l’OCI avec tous les pays touchés et transmettre nos plus sincères condoléances à toutes les familles endeuillées par la perte tragique de milliers de vies causée par la pandémie de COVID-19. En outre, nous saluons les réponses positives du monde entier à l’appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial pendant cette pandémie et appelons toutes les parties à prendre des mesures allant dans le sens des efforts déployés par les envoyés spéciaux du Secrétaire général. Les États membres de l’OCI sont prêts à apporter leur soutien pour parvenir à un cessez-le-feu et contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Monsieur le Président,

Tout comme le reste du monde, le peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé (TPO) incluant Jérusalem-Est occupée, s’efforce de contenir la propagation de la pandémie de COVID-19 qui constitue une menace et un défi sans précédent pour la santé, l’économie, la société et la sécurité. Bien que le nombre de cas détectés soit relativement faible à ce jour, les Nations unies ont averti que les territoires palestiniens occupés sont exceptionnellement vulnérables aux infections et à la mortalité, en raison d’un système de santé gravement affaibli, d’une forte densité de population et d’une pauvreté généralisée, en particulier dans la bande de Gaza où l’impact du blocus israélien illégal et des agressions militaires a dévasté les conditions socio-économiques et humanitaires.

Les territoires palestiniens occupés risquent, dans les semaines et les mois à venir, de voir leur situation se détériorer rapidement. En plus de cette crise sanitaire, les territoires palestiniens occupés sont également en proie à une crise fiscale débilitante. Les territoires palestiniens occupés sont également sujets à de sévères restrictions imposées par Israël, la puissance occupante, notamment concernant l’accès aux zones à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est occupée et le passage dans les zones à l’ouest du mur illégal, ce qui limite la capacité du pays à répondre efficacement à la propagation du virus. À ce titre, les États membres de l’OCI expriment leur profonde inquiétude quant à la situation actuelle dans les territoires palestiniens occupés et exhortent la communauté internationale à faire preuve de solidarité internationale avec le peuple palestinien afin de faire face à la pandémie. Les États membres de l’OCI exhortent notamment la communauté internationale à envisager de prendre les mesures suivantes :

Premièrement, soutenir le plan de riposte de l’ONU à la COVID-19 pour le territoire palestinien occupé (TPO). Ce plan prévoit un investissement de 34 millions de dollars pour couvrir les activités urgentes et critiques dans les trois mois à venir dans le but de renforcer la performance du système de santé, de prévenir la transmission du virus et d’atténuer les plus graves effets de la pandémie. Nous remercions les Nations unies pour leur plan détaillé, qui couvre des domaines importants comme la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire, et qui s’appuie efficacement sur les travaux et les infrastructures existants dans le territoire palestinien occupé.

Deuxièmement, il convient de veiller à ce que l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient continue de disposer de ressources suffisantes pour garantir que des mesures appropriées de préparation et d’intervention soient mises en place dans ses installations, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation. En plus des contributions annuelles régulières au budget de base de l’Agence, les États membres peuvent également soutenir l’appel éclair de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient relatif au programme COVID-19, qui vise à mobiliser 14 millions de dollars pour couvrir les priorités immédiates en matière de santé et d’autres services liés à la pandémie dans le territoire palestinien occupé, en Jordanie, au Liban et en Syrie. À cet égard, les États membres de l’OCI saluent les mesures énergiques prises par l’UNRWA pour faire face à la propagation de la COVID-19, notamment en adoptant le système d’éducation en ligne et en sensibilisant les communautés de réfugiés aux mesures préventives et à la distanciation sociale, en plus de la prestation de services de santé essentiels.

Troisièmement, la mise à disposition d’une aide humanitaire et financière bilatérale aux Palestiniens, y compris des équipements médicaux essentiels, des kits de dépistage et d’autres types de soutien pour renforcer la capacité du système de santé dans le territoire palestinien occupé et les camps de réfugiés, ainsi que pour faciliter la relance de l’économie et des services de base. Dans cet esprit, les États membres de l’OCI saluent la réponse rapide et efficace du gouvernement et des institutions palestiniennes face à l’épidémie de COVID-19, malgré des ressources limitées et la crise budgétaire.

Monsieur le Président,

Alors que la communauté internationale s’efforce d’aider les Palestiniens à contenir cette pandémie, on ne saurait ignorer que la détérioration de la situation dans le territoire palestinien occupé est exacerbée chaque jour par les politiques illégales de l’occupation israélienne. Celles-ci se sont poursuivies et se sont même aggravées récemment, notamment en matière d’activités de colonisation et de menaces d’annexion, comme l’indique le dernier rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016). Les violations permanentes du droit international par Israël, notamment du droit humanitaire et des droits de l’homme, continuent de causer d’immenses difficultés et souffrances au peuple palestinien, aggravant encore sa vulnérabilité en cette période de crise mondiale.

C’est pourquoi les États membres de l’OCI demandent instamment au Conseil de sécurité de faire pression sur Israël pour qu’il prenne trois mesures immédiates afin de contribuer à remédier à la situation. Premièrement, Israël doit cesser de traiter de manière inhumaine plus de 5 000 prisonniers politiques palestiniens, dont 43 femmes, 180 enfants et 700 personnes malades. Face à la pandémie de COVID-19, Israël doit libérer tous les enfants, les personnes âgées, les prisonniers malades et les détenus administratifs incarcérés dans les prisons israéliennes surpeuplées où ils courent un risque élevé d’infection. Deuxièmement, Israël doit mettre fin à son blocus illégal de la bande de Gaza, qui constitue une punition collective, est une violation flagrante du droit humanitaire international, entraîne de graves conséquences humanitaires pour le peuple palestinien et inflige davantage de privations et de souffrances pendant cette pandémie. Troisièmement, Israël doit s’assurer que les Palestiniens ont accès à l’aide humanitaire et à l’équipement médical nécessaires pour atténuer l’impact de COVID-19. Israël est tenu de prendre chacune de ces mesures en vertu du droit humanitaire international et plus particulièrement de la 4e Convention de Genève, qui régit les situations d’occupation étrangère.

Les États membres de l’OCI demeurent également profondément préoccupés par la constitution et l’expansion des colonies dans le territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est occupée et dans la région de Bethléem. En outre, l’OCI déplore les attaques des colons israéliens, qui se sont multipliées parallèlement aux menaces d’annexion continuelles des responsables israéliens. Les colons continuent d’abuser et d’intimider les Palestiniens, de piller les villages palestiniens, de s’approprier les terres palestiniennes, de détruire des biens, de déraciner des oliviers, de vandaliser les cultures et de contaminer les eaux souterraines en pompant les déchets industriels et les eaux usées dans les terres palestiniennes.

Les activités de colonisation violent gravement les droits du peuple palestinien, notamment à l’autodétermination, et compromettent la mise en œuvre de la solution à deux États fondée sur les frontières d’avant 1967. Elles constituent un défi à la volonté de la communauté internationale et une violation flagrante du droit international et des résolutions adoptées par les Nations unies, notamment la résolution 2334. Ces activités illégales et destructrices deviennent encore plus inquiétantes dans le contexte de l’escalade des menaces d’Israël d’annexer une partie ou la totalité de la Cisjordanie. Ces menaces sont le point culminant du programme de colonisation d’Israël qui dure depuis des décennies et exigent une attention et une action internationales immédiates pour décourager une telle violation de l’interdiction d’acquisition de territoire par la force et préserver les perspectives d’une solution à deux États sur les frontières d’avant 1967.

En conclusion, l’OCI reste fermement convaincue que cette prestigieuse organisation doit agir plus rapidement que jamais pour mettre un terme à ces violations israéliennes. L’ONU doit également poursuivre sa mission pour que le peuple palestinien puisse exercer son droit à l’autodétermination sous la forme d’un État souverain et indépendant dans le territoire occupé depuis 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi qu’une solution juste pour les réfugiés palestiniens, conformément aux résolutions onusiennes correspondantes. En outre, nous demandons le retrait complet d’Israël du Golan syrien occupé jusqu’aux frontières en date du 4 juin 1967, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Nous réaffirmons en outre la nécessité de préserver l’unité, la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’harmonie sociale de la Syrie et réitérons notre soutien à la solution politique de la crise syrienne, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

Je vous remercie.