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Monsieur le Président,

Je tiens à vous remercier d’avoir organisé cette vidéoconférence ouverte sur les enfants et les conflits armés. Je remercie également Virginia Gamba, représentante spéciale, Henrietta Fore, directrice générale de l’UNICEF, et Mariam, représentante de la société civile, pour leurs exposés très instructifs d’aujourd’hui.

La pandémie de COVID-19 a des répercussions importantes et à long terme sur les vies et les moyens de subsistance. Cette situation ajoute encore une autre dimension de vulnérabilité pour les enfants vivant dans des situations de conflit. Ils se battent déjà pour accéder aux services de santé et à la protection de leurs besoins fondamentaux, notamment l’accès à l’éducation. L’affaiblissement de leurs systèmes de protection sociale encourage les groupes armés à recruter des enfants, ainsi qu’à les exploiter sexuellement.

Afin d’atténuer l’impact des conflits armés sur les enfants, les Émirats arabes unis saisissent cette occasion pour réitérer leur soutien et leur engagement à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial. Nous constatons avec inquiétude que le manque de volonté politique n’a pas permis de faire taire les armes dans la plupart des situations de conflit.

La priorité des Émirats arabes unis reste l’apport de soins médicaux dans les situations de conflit à travers le monde, ce qui a un impact direct sur les enfants et leurs communautés. L’aide apportée par les Émirats arabes unis à plus de 60 pays s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour soutenir la lutte mondiale contre la COVID-19.

En outre, nos efforts humanitaires sont centrés sur les intérêts à long terme des enfants menacés par les conflits, notamment dans le domaine de l’éducation. Les Émirats arabes unis sont fermement convaincus que les enfants n’ont pas seulement le droit à l’éducation, mais que celle-ci constitue également un outil essentiel pour le développement de communautés entières. En effet, la note de synthèse souligne que l’accès à une éducation et à une formation professionnelle sûres et de qualité est l’un des besoins essentiels des enfants touchés par les conflits armés. Le rapport du Secrétaire général affirme également que, pour mettre fin au cycle de violence des enfants dans les conflits armés, il convient de mettre en place des programmes de réintégration complets qui doivent inclure l’éducation et la formation professionnelle. Depuis 2017, les EAU travaillent avec des partenaires tels que l’UNICEF pour promouvoir l’éducation de 20 millions d’enfants dans 59 pays, dont la reconstruction de 16 écoles à Mossoul et à Bagdad au cours de la dernière année seulement. Nous avons également financé deux programmes pilotes en Irak et en Colombie pour permettre aux réfugiés et aux migrants vulnérables d’obtenir un passeport de qualification de l’UNESCO afin d’avoir accès à des études supérieures et à des perspectives d’emploi à l’avenir.

Notre pays se préoccupe vivement du nombre élevé de violations graves des droits de l’enfant perpétrées en 2019 et décrites dans le rapport du Secrétaire général de cette année (S/2020/525). Il est en particulier alarmant de constater la forte augmentation du nombre d’incidents vérifiés de refus d’accès humanitaire aux enfants, dont l’écrasante majorité a été perpétrée par des acteurs non étatiques, notamment au Yémen, au Mali, en République centrafricaine et en Syrie.

La situation précaire des enfants est particulièrement inquiétante au Moyen-Orient, où le nombre de violations continue d’être beaucoup trop élevé. Dans le cadre de la crise la plus longue et la plus profondément enracinée de notre région, nous sommes consternés par le fait qu’Israël néglige les enfants dans les territoires palestiniens occupés et que des centaines d’enfants palestiniens soient détenus en 2019. Les plans actuels d’annexion menacent de porter davantage atteinte à leurs droits. Au Yémen, les Houthis continuent d’être cités pour de graves violations, notamment le meurtre, la mutilation et le recrutement d’enfants, l’attaque délibérée d’écoles et d’hôpitaux et l’utilisation de dizaines d’écoles à des fins militaires. L’obstruction croissante des Houthis aux efforts d’aide humanitaire nous préoccupe vivement et nous la condamnons sévèrement. Le Secrétaire général a vérifié que 1 553 de ces incidents étaient attribués aux Houthis, ce qui représente une augmentation de près de 650 % par rapport au nombre déjà élevé d’incidents de ce type en 2018. De telles actions des Houthis exacerbent les effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 chez les familles dans les zones qu’ils contrôlent. Les groupes extrémistes et terroristes dans notre région continuent également à représenter une menace sérieuse pour les enfants. L’État islamique en Syrie et en Irak, Hay’at Tahrir al-Sham en Syrie, Al-Shabaab en Somalie et Al-Qaida dans la péninsule arabique au Yémen, par exemple, assassinent, enlèvent et abusent sexuellement délibérément des enfants, et en recrutent pour des attentats suicides.

Monsieur le Président,

Nous nous félicitons du retrait de la Coalition en faveur de la légitimité au Yémen, qui constitue une reconnaissance par les Nations unies de l’engagement indéfectible de la Coalition à protéger tous les citoyens civils dans les conflits armés – en particulier les enfants – et des mesures de précaution et de protection que la Coalition a prises pour renforcer la protection des enfants au Yémen. Avec les autres États membres de la coalition, nous réaffirmons que celle-ci continuera à respecter ses engagements et ses obligations en vertu du droit international, en particulier du droit international humanitaire, ainsi que des résolutions afférentes du Conseil de sécurité sur la protection des enfants dans les conflits armés. Au nom des Émirats arabes unis, en tant que membre de la coalition, permettez-moi de saisir cette occasion pour exprimer la profonde appréciation et le soutien total de la coalition au mandat et au travail essentiels de la représentante spéciale du Secrétaire général et de son bureau. Nous nous réjouissons de continuer à travailler étroitement avec elle en vue de renforcer la protection des enfants au Yémen et dans le monde entier.

En conclusion, les Émirats arabes unis réitèrent leur engagement continu en faveur de la défense des droits des enfants dans le monde entier et de la remarquable stratégie mise en place par le Conseil il y a quinze ans. Nous demandons instamment aux autres États membres de faire un pas de géant dans la mise en œuvre de cette stratégie. Pour y parvenir efficacement, il est essentiel que les Nations unies et les États membres s’engagent pleinement et se concertent afin de renforcer les capacités de protection des enfants et d’élaborer des stratégies visant à prévenir les violations graves.