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Les Émirats arabes unis tiennent à remercier l’Allemagne d’avoir organisé le débat public d’aujourd’hui et de faire en sorte que le Conseil reste concentré sur la pandémie de COVID-19. Nous aimerions également remercier les intervenants pour leurs présentations.

Les Émirats arabes unis considèrent depuis longtemps que la santé et la sécurité font partie d’un tout, l’une affectant l’autre et nécessitant une attention et une coopération multilatérales étroites. Cette compréhension a inspiré la réponse internationale des EAU à la COVID-19, en particulier notre approbation de l’appel du secrétaire général à un cessez-le-feu mondial, nos contributions à l’OMS et au PAM, et la livraison bilatérale de plus de 1 000 tonnes de matériel médical à plus de 70 pays, dont beaucoup sont à l’ordre du jour du Conseil de sécurité. Cette compréhension se reflète également dans nos actions nationales, où nous nous sommes engagés à communiquer des données publiques transparentes et à offrir des tests et des traitements gratuits aux citoyens, aux résidents et aux visiteurs. Nous croyons à l’adage selon lequel personne n’est à l’abri tant que tout le monde ne l’est pas.

Comme le montre la pandémie de COVID-19, une réponse efficace nécessite une mobilisation simultanée et coordonnée des piliers des Nations unies que sont le développement, l’aide humanitaire et la sécurité. Pour ce qui est des travaux du Conseil de sécurité, aller au-delà de la simple reconnaissance des liens entre la santé et la sécurité exige une réflexion nouvelle et approfondie. Cependant, le Conseil peut et doit jouer son rôle.

La pandémie peut avoir un certain nombre de conséquences sur le mandat du Conseil de sécurité, en particulier pour les pays qui sont à son ordre du jour, notamment une diminution de l’accès humanitaire, des déplacements et d’importants mouvements de population, un recrutement accru au sein des groupes armés et une recrudescence de la violence due à la pauvreté induite et à l’effondrement des institutions, ainsi que des limitations de la capacité des opérations de paix à remplir leur mandat, ce qui, en fin de compte, met en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Aujourd’hui, nous aimerions partager quatre premières réflexions sur la manière dont le Conseil de sécurité pourrait répondre de manière substantielle aux pandémies.

Premièrement, nous nous félicitons de l’adoption de la résolution 2532 en faveur d’une cessation générale et immédiate des hostilités dans toutes les situations inscrites à son ordre du jour et d’une pause humanitaire durable. Les Émirats arabes unis ont été l’un des premiers pays à souscrire à l’appel mondial du secrétaire général, car nous pensons que les cessez-le-feu sont susceptibles de réduire la propagation et le nombre de victimes de la maladie, notamment en améliorant les situations humanitaires, qui sont par ailleurs très propices à la contagion et à la mortalité. Il faut espérer que la résolution 2532 constituera un précédent décisif pour l’action future du Conseil en matière de pandémie.

Deuxièmement, nous nous faisons l’écho de la reconnaissance par la résolution 2532 du rôle important que les missions de maintien de la paix peuvent jouer en réponse aux crises sanitaires, et ce, en étroite coordination avec le pays hôte. Le précédent établi lors de la réponse au virus Ebola est celui des missions de maintien de la paix qui apportent un soutien vital aux opérations médicales et humanitaires en Afrique de l’Ouest. En outre, le personnel de maintien de la paix doit être protégé contre les maladies pandémiques et, surtout, ne doit pas contribuer à leur propagation. Nous nous félicitons des mesures prises à cet égard et soulignons, comme solution potentielle, l’utilisation de stocks de produits médicaux pour le personnel de maintien de la paix et d’autres personnels dans les dépôts d’approvisionnement de l’ONU, afin de permettre un déploiement rapide et adapté aux besoins dans le monde entier.

Troisièmement, la COVID-19 a révélé que les pandémies créent des conditions propices à une augmentation de la violence sexuelle et sexiste (SGBV). Les pandémies constituent donc une preuve supplémentaire que le Conseil de sécurité doit être systématiquement informé de l’intégration de la dimension de genre dans les questions qu’il examine, et qu’il doit s’assurer que les missions disposent du personnel et des ressources appropriés pour s’acquitter de leurs mandats en matière de genre et de violence sexuelle et sexiste. De même, il incombe aux États membres de l’Assemblée générale, notamment à la Cinquième Commission, de veiller à ce que les budgets relatifs à l’égalité des sexes et à la violence sexuelle et sexiste soient protégés, et à ce que les progrès soient réalisés au moyen de marqueurs obligatoires et d’autres outils de responsabilisation.

Quatrièmement, étant donné l’importance cruciale de l’accès humanitaire dans les situations de crise, nous pensons que le Conseil pourrait jouer un rôle pendant les pandémies, lorsque les frontières et les ports sont fermés. Cette délimitation devra être très délicate et ne doit pas empiéter sur les droits et responsabilités des États membres en matière de régulation de la propagation potentielle des maladies, mais le Conseil peut être en mesure d’encourager l’acheminement de fournitures médicales et humanitaires essentielles pour servir les personnes qui en ont le plus besoin.

Nous espérons que le débat public d’aujourd’hui sera l’une des nombreuses discussions sur la manière dont le Conseil de sécurité peut concrétiser le lien entre la santé et la sécurité. La COVID-19 nous a montré que nous devons agir de manière unie afin de protéger la santé et la sécurité mondiales en tant que biens publics essentiels.

Je vous remercie.