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~ Version complète de la déclaration telle que rédigée ~

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Les Émirats arabes unis s’associent à la déclaration du G77 et de la Chine.

Les Émirats arabes unis restent attachés à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, et nous sommes déterminés à continuer à travailler avec nos partenaires ici aux Nations unies et dans le monde entier pour tenir notre promesse collective d’un monde qui ne laisse personne pour compte. Nous sommes également déterminés à faire preuve d’une grande ambition pour atteindre ou dépasser les objectifs fixés dans notre pays et à l’étranger d’ici 2030.

Aujourd’hui, j’aimerais faire le point sur les progrès que nous avons accomplis au niveau national dans la mise en œuvre des ODD. Cependant, j’aimerais également profiter de cette occasion pour mettre en évidence deux domaines qui, selon nous, pourraient faire partie de nos efforts collectifs d’ici le prochain FPHN.

Au niveau national, le Comité national des EAU sur les objectifs de développement durable a été créé au début de l’année pour aligner nos cadres nationaux de développement et d’aide étrangère sur les ODD, et pour assurer une couverture et un reporting complets des données. Le comité est composé de 14 membres, dont 12 ministères sectoriels et le bureau du Premier ministre. Il est présidé par l’Autorité fédérale de la compétitivité et des statistiques. Les EAU prévoient de procéder à leur première Revue nationale volontaire en 2018, au cours de laquelle nous détaillerons plus en détail les progrès réalisés dans la mise en œuvre des ODD, ainsi que les mécanismes institutionnels de suivi et de gestion de ladite mise en œuvre.

Afin d’encourager l’action collective d’ici l’année prochaine, nous espérons que, sur la base du rapport annuel sur l’état d’avancement des ODD du Secrétaire général, le FHNP pourra fournir une plateforme orientée vers l’action aux États membres, aux agences des Nations unies et aux autres parties prenantes afin qu’ils s’accordent sur les réformes concrètes à entreprendre au cours des 12 prochains mois pour combler les lacunes dans la mise en œuvre.

Plus précisément, nous proposons de mettre l’accent sur deux domaines qui, selon nous, peuvent permettre et accélérer les progrès dans la réalisation de tous les objectifs de développement durable.

Premièrement, en réalisant que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles contribueront de manière décisive à la réalisation de tous les objectifs et cibles. Toutefois, les résultats en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes restent mitigés.

En ma qualité de présidente du Conseil d’administration d’ONU Femmes – la principale agence des Nations unies dédiée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes – je voudrais faire part de notre préoccupation quant au fait qu’un certain nombre d’objectifs de l’ODD 5 ont été omis dans la déclaration du FHNP. L’ensemble des objectifs qui composent l’ODD 5 sont d’une importance capitale, surtout quand on sait qu’en dépit des efforts considérables déployés pour parvenir à l’égalité des sexes, les femmes et les filles continuent d’être victimes de discrimination, de violence et de pratiques néfastes, et que la réalisation de leurs droits leur est refusée. L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est un objectif transversal – et une condition préalable à la réalisation de tous les objectifs mondiaux. En effet, nous savons qu’il n’y a pas de développement durable sans les femmes à la base.

Dans le même ordre d’idées, je voudrais réaffirmer l’engagement des Émirats arabes unis à mettre en œuvre l’Agenda 2030, y compris l’ODD 5 dans son intégralité. Nous pensons que les Nations unies ont une opportunité exceptionnelle de montrer l’exemple – et d’être audacieuses en prenant des mesures extraordinaires. Cela devrait se traduire par :

  • une ligne budgétaire des Nations unies consacrée à l’autonomisation des femmes à l’échelle du système, avec un certain pourcentage ciblant spécifiquement l’égalité des sexes ;
  • un langage fort dans le mandat des coordinateurs résidents et de tous les employés afin de garantir que l’égalité des sexes fasse partie intégrante de leur travail ;
  • un ensemble minimal de services de santé et d’éducation dans des programmes adaptés aux femmes et aux filles ; et
  • l’utilisation obligatoire et normalisée de marqueurs de genre, avec des protocoles formalisés pour traiter les faibles scores.

Nous savons par expérience qu’une action audacieuse donne des résultats. Aux Émirats arabes unis, nous continuons à mettre en œuvre des réformes internes – des quotas au sein des conseils d’administration aux investissements considérables dans l’éducation – pour stimuler le changement. Nous savons également qu’il s’agit d’un engagement permanent qui exige une vigilance constante. Notre engagement à promouvoir l’égalité des sexes dans le monde entier a été confirmé en décembre lorsque nous avons fait de l’autonomisation et de la protection des femmes l’un des trois piliers de notre politique d’aide extérieure.

Deuxièmement, dans l’Agenda 2030, nous avons souligné l’importance de mobiliser toutes les ressources disponibles pour atteindre nos objectifs et de catalyser la mobilisation de ressources provenant de sources tant publiques que privées. Mais maintenant, la communauté internationale doit augmenter considérablement ses investissements dans le renforcement des capacités pour la mobilisation des ressources du secteur privé.

Nous considérons que les Nations unies ont un rôle de premier plan à jouer dans ce domaine, notamment en raison de leur portée universelle et de leurs partenaires uniques. Dans le cadre de la réforme du système des Nations unies pour le développement, nous nous félicitons de l’accent mis par le Secrétaire général sur l’amélioration du soutien des Nations unies aux gouvernements afin d’accroître le financement du développement et nous souhaiterions que ce soutien soit officialisé sous la forme d’un instrument de mesure à des fins dévaluation. Ce soutien pourrait prendre la forme à la fois d’une augmentation des financements débloqués et d’un ensemble plus large de services de réduction des risques offerts et utilisés.

Une fois encore, permettez-moi de vous parler de notre expérience nationale. Aux Émirats arabes unis, nous avons constaté l’efficacité du financement de la réduction des risques pour le développement – notamment par le renforcement des capacités de nos systèmes techniques et juridiques.

Enfin, les Émirats arabes unis souhaitent souligner que sans sécurité, paix ni stabilité, il ne peut y avoir de véritable développement. Nous devons tous accepter notre responsabilité collective pour contrer les causes profondes de l’extrémisme violent. À cette fin, il est impératif que la communauté internationale agisse pour demander des comptes aux régimes qui propagent les conflits et l’instabilité régionale en soutenant et en finançant le terrorisme. À cet égard, les Émirats arabes unis regrettent que certains États aient cherché à se soustraire à leurs obligations en qualifiant à tort d’illégales les mesures diplomatiques légales, justifiées et proportionnées prises pour lutter contre le terrorisme. Tant que tous les États ne prendront pas au sérieux leur responsabilité dans la lutte contre le terrorisme, il ne peut y avoir de paix durable ni de développement durable pour aucun d’entre nous.

En conclusion, Monsieur le Président, permettez-moi de réitérer le soutien des EAU dans votre rôle de Président de l’ECOSOC pour traduire ces importantes discussions du FHNP en actions. Ensemble, nous pouvons véritablement tirer parti de cette plateforme pour identifier les lacunes et favoriser la mise en œuvre des progrès.

Alors que 2030 approche à grands pas, il est essentiel que nous identifiions les domaines d’action susceptibles d’accélérer la mise en œuvre et de catalyser les progrès, et que nous utilisions au mieux les possibilités de convocation comme le FHNP pour continuer à poser des questions difficiles et à engager une conversation honnête sur la manière dont nous pouvons faire mieux.

Je vous remercie.