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Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de présenter cette déclaration au nom des États membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI), en ma qualité de présidente du groupe de l’OCI.

Permettez-moi tout d’abord de remercier la France pour sa remarquable présidence du Conseil de sécurité ce mois-ci et pour avoir donné au groupe de l’OCI l’occasion de participer à cette importante réunion. La question de la Palestine est une préoccupation majeure pour les musulmans du monde entier, et l’Organisation de coopération islamique réitère son soutien et sa solidarité indéfectibles avec le peuple palestinien.

Les États membres de l’OCI ont exprimé à plusieurs reprises leurs préoccupations quant à la grave situation dans le Territoire palestinien occupé (TPO), y compris Jérusalem-Est, notamment en raison de la construction du mur par Israël, de la poursuite de la construction et de l’expansion des colonies, de la confiscation et de l’annexion de terres, de la démolition de maisons et de propriétés, ainsi que du déplacement forcé de citoyens palestiniens. Le plan actuel envisagé par le gouvernement israélien d’annexer unilatéralement de vastes pans du TPO dès la semaine prochaine requiert notre attention particulière et urgente, aujourd’hui. En réponse à ce plan, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OCI ont adopté le 10 juin 2020 une résolution rejetant la menace d’Israël d’annexer des parties des terres palestiniennes occupées en 1967 et exhortant le Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires pour empêcher ledit plan d’annexion, notamment en contraignant Israël, la puissance occupante, à mettre fin à toutes ses actions illégales.

Le groupe de l’OCI réaffirme que l’annexion des terres palestiniennes violerait le droit international, la Charte des Nations unies et les résolutions afférentes des Nations unies, notamment la résolution 478 (1980) et la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité. Le groupe de l’OCI avertit que la mise en œuvre de ce plan unilatéral et illégal compromettrait la réalisation par le peuple palestinien de son droit à l’autodétermination et nuirait aux efforts déployés depuis des décennies par la communauté internationale pour parvenir à une solution à deux États, fondée sur les frontières du 4 juin 1967, et aux perspectives de réalisation d’une paix juste, durable et globale. En outre, il faut souligner que toute annexion aurait de graves conséquences en matière de stabilité et de sécurité dans la région et au-delà.

Par conséquent, le groupe de l’OCI insiste sur la nécessité urgente pour la communauté internationale de s’engager dans des efforts sérieux pour mettre fin au plan d’annexion illégal d’Israël afin de sauver les perspectives de paix. En outre, les États ne devraient ni reconnaître la situation illégale résultant de l’occupation par Israël du territoire palestinien, notamment de Jérusalem-Est, ni apporter une aide ou une assistance quelconque aux activités de colonisation illégales. En ce qui concerne la résolution 2334 (2016), le groupe de l’OCI réitère ses appels aux États pour qu’ils fassent la distinction, dans leurs relations, entre le territoire de l’État d’Israël et le TPO, incluant Jérusalem-Est.

Le groupe de l’OCI appelle le Conseil de sécurité à honorer ses obligations en vertu de la Charte des Nations unies et à se pencher sur le plan d’annexion d’Israël, qui nuit aux efforts visant à parvenir à une solution politique durable conformément au droit international et aux résolutions des Nations unies.

L’OCI réitère sa demande qu’Israël, en tant que puissance occupante, respecte pleinement toutes ses obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire, le droit international des droits de l’homme, la Charte des Nations unies, et se conforme à toutes les résolutions pertinentes des Nations unies.

Tout en s’attaquant à cette menace d’annexion, nous demandons instamment à la communauté internationale de considérer également que les défis sanitaires, économiques et sociaux dans le TPO ont été exacerbés par la pandémie de COVID-19. Nous encourageons en particulier le soutien au plan d’intervention COVID-19 des Nations unies pour le territoire palestinien occupé, au budget-programme de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et à l’appel éclair COVID-19 pour les réfugiés de Palestine.

En conclusion, le groupe de l’OCI réaffirme l’urgence de mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de réaliser le droit du peuple palestinien à exercer ses droits légitimes, notamment son droit à l’autodétermination et à la souveraineté sur le territoire de l’État de Palestine, sur la base des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.